Les mottes castrales

 

La motte castrale de Beauval-en-Caux

Constituée d’un tertre et d’une basse-cour, la motte castrale de Beauval-en-Caux a été édifiée à flan de coteau sur la rive septentrionale de la vallée de la Vienne.

Elle est pourvue au nord, à l’est et à l’ouest d’un large et profond fossé oscillant de dix à douze mètres de largeur pour une profondeur allant d’un à six mètres. De cette excavation a pu être édifié une butte établie sur un plan de bas de 25 mètres sur 25 mètres. La partie sommitale, quant à elle s’étend sur un plan de 20 mètres sur 20 mètres.

Au nord de la motte et par delà le fossé, se situe la basse cour. Cette dernière est scindée en deux par un chemin vicinale datant probablement de l’époque médiévale. D’une superficie avoisinant les deux hectares, cette dernière est ceinturée dans sa partie septentrionale par une butte fossoyée et dans sa partie méridionale par le talweg naturel.  

Cette motte s’inscrit dans un dispositif motte/église. L’église paroissiale se situe en contrebas de l’enceinte fortifiée.

 

La motte castrale de Belleville-sur-Mer

Erigé sur le flanc sud du vallon descendant au Pâtis-du-port, la motte castrale de Belleville-sur-Mer domine les rives de la Manche sur un promontoire haut de 60 mètres.

Constitué d’un monticule cerné par un fossé circulaire

le tertre de le Torniole, ainsi nommé par P.J Féret en 1827, est une construction typique du X°-XI° siècle. Le tertre, d’un diamètre de 25 mètres est ceinturé par un fossé circulaire de 45 mètres de diamètre. L'ensemble est cerné par un puissant contrescarpe. Ce dernier résulte de l'excavation massive dû à l'établissement du fossé

 

Au sud-est du tertre, se profile une basse-cour. D'aspect rectangulaire, cette dernière épouse les dénivelés géologiques.

Les défrichements médiévaux sont orientés sud-ouest et sont perpendiculaires à la pente générale du terrain et il se retourne à angle droit. Les rideaux de culture de Belleville-sur-mer se situent sur le versant opposé à la motte castrale. Constitué de six talus, ils constituent une surface agraire oscillant de 7 mètres à 35 mètres. En partant du vallon, les trois premiers coteaux ont une dénivellation de 12°, qui s’accentue à 21° pour les deux suivants  avant de se conclure par un dernier tiers beaucoup plus arasé et large à 10°. L’ensemble constituait ainsi une surface agraire de 3 à 4 hectares.

 

La motte castrale de Longueville-sur-Scie

Constituée d’un tertre et d’une basse-cour, la motte castrale de Longueville-sur-Scie a été édifiée à flan de coteau sur la rive septentrionale de la Scie.

Elle est pourvue au nord et à l’est d’un large et profond fossé oscillant de 12 à 15 mètres de largeur pour une profondeur de 4 mètres. De cette excavation a pu être édifié une butte établie sur un plan de bas de 35 mètres sur 30 mètres. La partie sommitale, quant à elle s’étend sur un plan de 15 mètres sur 12 mètres.

Au nord de la motte et par delà le fossé, se situe la basse cour. D’une superficie avoisinant les 1 000 m2, cette dernière est ceinturé sans sa partie sommitale un fossé encadrant l’ensemble du dispositif seigneurial.

Cette motte s’inscrit dans un dispositif motte/église. L’église paroissiale se situe en contrebas de l’enceinte fortifiée, à proximité de la rivière de la Scie.

Historiquement, l’enceinte de Longueville-sur-Scie est dès le milieu du XI° siècle le siège de l’honneur des Giffard. Cette famille aristocratique, issue de la région bolbécaise, s’implante définitivement dans la partie septentrionale du duché de Fécamp à compter de cette date et perdura jusqu’au milieu du XII° siècle.

 

La motte castrale de Manéhouville

Situé sur la rive méridionale de la Scie, la motte castrale de Manéhouville s’inscrit dans un schéma classique motte/église. Développée au cours de l’époque mérovingienne, l’église de Manéhouville juxtapose sur la même rive l’enceinte fortifiée et a très certainement été le point d’ancrage de la sédentarisation. Agrémentée au cours du X-XI° siècle  de la motte castrale, Manéhouville confortait ainsi son enjeux stratégique et militaire dans la partie septentrionale du duché de Fécamp au même titre que l’enceinte fortifiée de Longueville-sur-Scie plus en amont.

Constitué d’un tertre développant un diamètre sommital avoisinant les 30 mètres, la motte castrale ne dispose pas de fossés circulaires. On constate de visu que cette dernière comprend encore actuellement l’intégralité de son aplanissement et donc permet ainsi une représentation idéale de sa promiscuité avec l’église paroissiale.

 

 

 

 Historiquement, la motte castrale de Manéhouville était le siège de la seigneurie de Manéhouville tenue par Guillaume de Tancarville (1075-1129) fils de Raoul de Tancarville et d’Elvise de l’Espinay.

 

La motte castrale de Melleville

Constituée d’un tertre, la motte castrale de Melleville est implantée face à l’église paroissiale sur le plateau séparant les vallées de l'Yères et de la Bresle.

Elle est totalement dépourvue de fossés. Ces derniers ont probablement été comblés au cours du XVIII°.  De cette excavation a pu être édifié une butte établie sur un plan de base rectangulaire  de 25 mètres sur 20 mètres. La partie sommitale est, quant à elle, très altérée. Il ne subsiste aucuns relevés de la basse cour. Cependant, à la vue du positionnement de l’église, on peut interpréter son positionnement sur un axe Nord/Ouest – Sud/Ouest.

Cette motte s’inscrit dans un dispositif motte/église. L’église paroissiale se situe en contrebas de l’enceinte fortifiée.

Mentionné dès 1059, Melleville (le domaine rural de Merlus : Merlus Villa) est issu du mouvement d'essartage qui, au cours du XIe siècle, isole la haute forêt d'Eu de celle du Triage. L’enceinte de Melleville, quant à elle, prend acte certainement entre le milieu du XI° siècle et le début du XII° siècle lors de la crise de succession de Guillaume le Conquérant. À cette date est mentionné un seigneur de Melleville, Eugidius.  Il est fait mention dès le début du XII° siècle de Rainaldo de Mellevilla. Puis au milieu du XIII°, Giroldus de Mellevilla est également mentionné dans le cartulaire de l’abbaye Saint-Michel du Tréport en qualité de « militis et domini de Mellevilla » : « Sciant omnes, presentes et futuri, quod ego Gilroldus de Mellevilla, quondam domini Reginaldi de Mellevilla, militis et domini de Mellevilla, filius et heres, dedi et concessi, et omnino deserui, in puram et liberam et perpetuam helemosinam, Deo … ». Puis s’ensuivit Guilelmi de Mellevilla dans la deuxième moitié du XII° siècle.

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La motte castrale de Varneville-Bretteville

 

La motte castrale de Varneville-Bretteville prend position sur le plateau de la Bouteillerie sur un point culminant à 168 mètres d’altitude. L’ensemble fossoyé s’étend sur un axe nord-ouest / sud-est et avoisine les deux hectares. L’édifice est constitué d’un tertre et de deux basse-cours.la-basse-cour-le-fosse-et-le-tertre-motte-castrale-de-la-bouteillerie.jpg

 

Le tertre, d’un diamètre avoisinant les trente mètres, occupe une superficie sommitale avoisinant les 500m2. La circonférence est fossoyée sur sa globalité. Cependant l’aspect défensif a été accentué sur l’axe nord-ouest. En effet, une forte excavation a été effectuée sur cette partie où l’on peut remarquer un profond et large fossé (dix mètres de largeur pour une profondeur de cinq mètres) tandis qu’à l’opposé un léger fossé délimité l’enceinte castrale (deux mètres de largeur pour une profondeur de un mètre).le-tertre-motte-castrale-de-la-bouteillerie.jpg

 

Une première basse-cour, en forme de demi-lune, prend position dans le prolongement nord-ouest du tertre. D’une superficie avoisinant les 1000 m, la basse-cour est également fossoyé sur tout son pourtour avec une excavation plus conséquente sur sa partie orientale.le-fosse-et-la-basse-cour-motte-castrale-de-la-bouteillerie.jpg

 

La seconde basse-cour prend position sur la partie orientale de la précédente. Légèrement fossoyé, elle s’appuie sur le chemin reliant la motte à l’axe antique Rouen/Arques.

 

La motte castrale était la demeure seigneuriale des bouteillers du duc de Normandie. Considéré comme l’un des quatre grands officiers à la cour, sa place était donc prédominante d’où l’imposante édification. Cette fonction acquise perdura dans le temps pour donné son nom à la localité : La Bouteillerie.

 

 

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