Histoire itinérante d’un patronyme

Histoire itinérante d’un patronyme

 

Il est souvent captivant et exaltant de retrouver le point de départ d’une famille dans une région donnée. Cette finalité permet notamment de retracer et de revivre quelques siècles plus tard les pérégrinations d’un homme, d’une femme, d’une famille à travers son époque, ses moments de vie.

D’aussi loin que je me souvienne, on m’a toujours raconté que nous, les POUYMAYON, étions d’origine basque ou tout du moins du Sud-ouest. Quel voyage, moi le natif et l’habitant de Normandie ! Quel homme, quelle famille avait bien pu traverser toute la France et surtout dans quel intérêt …

Enfant, je me rêvais à retrouver mes aïeuls dans ses contrées si lointaines pour moi. Le temps a passé, a fait son œuvre et la généalogie m’a permis d’accomplir cette douce utopie de retrouver mes origines pyrénéennes. Après de nombreuses années de recherches, de doutes et de découvertes, voici une petite histoire de famille, celle de Jacques POMAYON le voyageur.

Les POUYMAYON et la Normandie :

Notre patronyme n’est pas très usité en France. Avec une cinquantaine de représentants pour l’ensemble du territoire, on ne peut pas affirmer que nous avons une prépondérance sur la fluctuation de la population française. Cependant, lorsque l’on évoque notre nom dans la région dieppoise, il est tout de suite reconnu comme tel et assimilé aux villes d’Envermeu, de Dieppe ou encore de Longueville-sur-Scie depuis de nombreuses décennies. La recherche généalogique nous le confirme d’ailleurs grâce à l’imposante collection des BMS de la ville d’Envermeu qui possède au sein de la mairie l’ensemble des bans du XVI° au XXI° siècle.

Il est attesté la présence de notre patronyme en Normandie par le biais du mariage de POUYMAYON Pierre Christophe et de GAUDRY Marie Thérèse à Envermeu le 18 décembre 1811. Avant cette union, il existe nulle trace de notre nom dans cette région. De ce fait, on peut affirmer que POUYMAYON Pierre Christophe est le premier à s’être installé en Normandie et que son fils POUYMAYON Laurent Pierre est le premier de souche né en Normandie le 23 novembre 1813.

Durant un siècle, le patronyme POUYMAYON reste complètement ancré à la ville d’Envermeu et ses alentours (Intraville, Douvrend …). Il faut attendre la fin du premier quart du XX° siècle pour que le patronyme s’étende dans un rayon d’une trentaine de kilomètres et qu’un arrière petit-fils de POUYMAYON Laurent Pierre s’expatrie également dans le département de la Marne donnant ainsi naissance à une deuxième souche dans le nord de la France.  

Actuellement, il existe toujours une forte concentration du patronyme POUYMAYON en Normandie mais son implantation est beaucoup plus disparate : Dieppe, Envermeu, Rouen, Coutances, Longueville-sur-Scie … De plus, on peut également en trouver dans les départements de La Marne, du Bas-Rhin, du Nord et de Paris. La comparaison est certes symbolique mais cette phase de sédentarisation au XIX° siècle puis celle de développement qui prend son essor dans la première moitié du XX° siècle reprend les grandes lignes qui ont marqué les pérégrinations du grand-père de POUYMAYON Laurent Pierre : POMAYON Jacques.

 

 

Jacques POMAYON : le voyageur

Que de difficultés, d’attentes et de déceptions ont jalonné mon parcours afin de retrouver mon aïeul. Véritable globe-trotter, Jacques POMAYON, a parcouru le royaume de France du Sud au Nord durant les trente dernières années de sa vie. Pour quels motifs, dans quels buts, nul ne le sait. Cependant on peut être tenté d’émettre certaines hypothèses.

Né le 12 août 1738 à Luz-en-Barèges, commune de l’évêché de Tarbes, d’Henry POUEYMAYOU dit OUROUT et de Jeanne CAZAUX, Jacques POMAYON est l’ainé de la famille. Ses parents ont successivement Jeanne, née le 5 janvier 1740, Jean-Jacques, né le 26 octobre 1742 et Jean, né le 24 juin 1746. Il est encore présent en 1764 à Luz-en-Barèges puisqu’il se marie à Thérèse DUPRE le 8 juin 1764 suite à la naissance de sa fille légitime, Marie-Anne, le 30 mai 1764. S’ensuit une période noire de vingt ans.

On retrouve sa trace en 1783 à Valenciennes suite à la naissance de son fils POUYMAYON Pierre Christophe, le 17 janvier 1783 dont la mère est Marie MEUNIER. Il n’existe aucune trace écrite de cet acte suite à l’incendie qui ravagea les archives de Valenciennes en 1793,  le fruit du hasard m’a permis d’accéder à cette date charnière. En effet, lors de mes multiples consultations aux archives municipales d’Envermeu, j’ai découvert une annotation sur une feuille « volante » en lieu et place de l’acte de mariage du 18 décembre 1811 attestant que, POUYMAYON Pierre Christophe  y était né en 1783 et que son père ne pouvait être présent du fait qu’il était décédé à Abbeville en 1795.

On ne peut donc faire que des suppositions quant aux causes de sa venue dans le nord du royaume de France. Sa deuxième épouse étant originaire du duché du Luxembourg au sein des Pays-Bas autrichien, Jacques POMAYON a dû être pris dans des mouvements de population pour quitter ses Pyrénées natales pour la partie septentrionale du royaume. Si on remet ce voyage dans son contexte chronologique, il convient d’admettre, qu’à la fin du XVIII° siècle, de telles distances parcourues ne pouvaient être réalisées que par le biais de l’armée. Les pertes, les maladies et les désertions obligeaient à un recrutement constant de nouvelles recrues d’autant plus que la conscription n’était pas particulièrement efficace.  Né en 1738 et marié en 1764, son âge n’était pas un frein à son incorporation dans l’armée, la milice ou encore la maréchaussée. Cependant son union aurait normalement dû le fixer dans sa contrée d’origine. Que s’est-il donc passé entre 1764 et 1783 ? 

En tout état de cause, la naissance de son fils à Valenciennes n’est qu’une étape dans les voyages de Jacques POMAYON car on retrouve ce dernier en 1788 à Silly-en-Gouffern dans le département actuel de l’Orne où il officie en tant que garde forêt au service de Madame de CHOMONT. L’acte de décès de Marie MEUNIER nous renseigne sur leur présence au sein du domaine du surintendant de Monsieur, frère du roi de France, depuis le début de l’année 1788.

Les pérégrinations de Jacques POYMAYON se concluent en 1795 à Abbeville où il décède en présence de sa troisième et ultime épouse Marie Rose DUBUC. 

 

 

 

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Commentaires

  • REGISTER Franck

    1 REGISTER Franck Le 18/05/2009

    Super instructif, et la suite ...
  • pouymayon

    2 pouymayon Le 27/12/2009

    BONJOURet bonne fin d'annee
  • pouymayon

    3 pouymayon Le 10/04/2011

    eudois d'origine , pres de dieppe,`
    je partcipe aujourd'hui a l'egrenage
    des pouymayon dans le nord de la france

    merci pour cet article interessant

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