Surplombant Longueville-sur-Scie, le village de Sainte-Foy se positionne à l’intersection de deux voies et notamment sur l’axe antique Rotomagus/Augusta Villa d’Ambionarum.
La localité est nommée dès la première partie du XII° siècle dans les actes de confirmation des biens du prieuré de Longueville-sur-scie pour son église et ses prébendes : « Sancta Fidem de Bosco ecclésiam et omnes prebendas ». Cet acte, antérieur à 1135, pose le problème des prébendes dans l’économie médiévale. Revenus attachés à un titre ecclésiastique, les prébendes sont la base fondamentales des églises collégiales. On peut donc attester que dès 1130 voire avant, Sainte-Foy possède une collégiale.
L’édification de ces édifices s’établit chronologiquement dans les dernières décennies du XI° siècle. Concernant la collégiale de Sainte-Foy, le seigneur du fief, Gauthier Giffard I entreprend en 1064 une croisade dans la péninsule ibérique afin d’y atténuer la prédominance musulmane. Cette expédition transite par le chemin menant à Saint-Jacques-de-Compostelle via Conques, haut-lieu de vénération du martyr de Sainte-Foy au III° siècle. De ce voyage, le détenteur de l’honneur en ramène une phalange de la sainte. Cette relique est, à ce jour, toujours présente au sein de l’édifice.
Contrairement aux ordres monastiques, les collégiales sont des communautés de clercs séculiers et donc par définition installés dans le monde et par ce fait sujets aux mœurs du temps et à leurs dérives. Ce dernier point est l’élément déclencheur qui entame le déclin de cette communauté au profit d’ordres autarciques tels que les ordres monastiques. Ainsi, dès 1202, il n’est plus fait mention de prébendes concernant la collégiale de Sainte-Foy : « Ecclésiam Sancte Fidis de Bosco cum omnibus pertinenciis ».
L’édifice, profondément restauré au XVIII° siècle, garde peu de traces de son passé médiéval à l’exception de son clocher. Edifié en pierre tufeuse sur une base carrée de sept mètres su sept mètres à la croisée des transepts, il est caractérisé par une disposition au 1er étage de baies cintrées encadrées par des colonnettes engagées et surmontées de chapiteaux à godron. Actuellement obstruées par la voute du chœur, les baies du premier étage ne sont visible que de l’intérieur. Celles du second sont quant à elles géminées.
Abandonnée aux abords du XII° siècle, cette collégiale résiste aux temps et aux outrages contrairement à l’édifice religieux qui le supplanta à la tête du pouvoir religieux au sein de l’honneur des Giffard : le prieur Sainte-Foy de Longueville-sur-Scie.